L’éternel manque d’eau!

28 octobre 2014

L’éternel manque d’eau!

Manque d'eau dans la capitale

C’est la triste réalité dans les quartiers de la capitale guinéenne , Conakry dont les concessions sont dépourvues pour la plupart, de robinets ou autres sources d’approvisionnement (puits, forage…).

Chaque soir,vous aurez droit à ce scénario où des charrettes et charretiers, font la course pour être les premiers dans les rangs, donc les premiers servis à ce rare point d’eau où le bidon est négocié à quelques 500 GNF (environs 10 centimes de dollars US).

Les ménages à leur tour, se verront desservis en eau pour la cuisine, la lessive, la vaisselle, la toilette, et d’autres travaux ménagers pour 2 000 à 2 500 GNF l’unité (environs 40 Centimes de dollars US).

Une dure labeur mais génératrice de revenus pour les « charretiers » et une réelle ponction dans la bourse des ménagères qui doivent faire face au quotidien.

Notez le bien, certaines charrettes peuvent contenir en moyenne 20 bidons donc génèrent des bénéfices. Amusez-vous un peu à calculer le bénéfice pour une charrette de 20 bidons achetés à 500 GNf et revendus à 2 000 GNF l’unité.
B=((20 bidons x 2000) – (20 bidons x 500))
=(40 000 – 10 000)
B= 30 000 GNF pour une charrette de 20 bidons.

Imaginez donc que le charretier fasse 3 tours par jour; cela lui fera un bénéfice de (90 000 GNF) et le mois (2 700 000 GNF). Une véritable entreprise bien qu’informelle car ni taxes, ni redevances ne sont payées. Et c’est bien mieux que d’être fonctionnaire si l’on analyse le célèbre adage qui stipule qu’  »On travaille pour gagner de l’argent ».

C’est pourquoi certains d’entre eux prennent très au sérieux ce « nouveau métier » à l’image de ce charretier (image ci-après) qui périodiquement, utilise tout un arsenal pour stériliser ces bidons: eau chaude, eau de javel, éponge de fil de fer, éponge de filets pour éliminer les moisissures qui peuvent se former au fonds du bidon, et d’autres saletés sur la surface. Tout cela pour garantir une eau saine pour ses clients.

Un charretier en plein nettoyage de bidons avec de l'eau bouillante.
Un charretier en plein nettoyage de bidons avec de l’eau bouillante.

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Les femmes qui trouvent la vente du bidon chère à 2 000 GNF sont obligées de se rendre au même point pour puiser de l’eau au moindre coût. Mais il faut parfois se priver de sommeil, marcher de longues distances et supporter cette lourde charge du bidon sur la tête. Un véritable casse-tête!

Mamadama CONTE est l’une d’elle: « Dans mon quartier, nous n’avons qu’une seule source d’approvisionnement. Je suis obligée de me réveiller à l’aurore pour puiser de l’eau. Et parfois, il faut faire face à de longues files d’attente. C’est vraiment épuisant. Mais je suis obligée de le faire pour avoir de quoi préparer le lendemain ».

Fifi Kaba quant à elle trouve que le Gouvernement doit installer des points d’eau dans les quartiers  »Nos gouvernants doivent penser à nous. Les femmes souffrent, elles ne se couchent pas tôt, elles sont obligées de guetter l’arrivée de l’eau pour s’approvisionner. C’est très éprouvant de vivre ainsi ».

Mabinty Soumah, est une élève de 10 ième année: « Cette recherche d’eau est un véritable calvaire. Je passe toute la nuit à faire la navette entre la maison et la source d’eau. Cela me fatigue beaucoup car çà perturbe mon sommeil surtout quand j’ai cours le matin ».

A ces points d’eau, d’autres événements se produisent. Si vous vous ennuyez, faites-y un tour. Que de chamailleries entre femmes qui se terminent souvent par des bagarres ou des cris à réveiller les morts.

C’est un peu cela le quotidien des  »conakrykas* ».

AFRICA224.

*conakrykas= population de Conakry en langue nationale Soussou (Basse-Guinée)

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