L’économie de la mode au centre d’un débat aux Assemblées Annuelles de la BAD
Outre des thèmes économiques et financiers qui ont fait la Une des débats tout au long des assemblées annuelles de 2015 tenues à Abidjan du 25 au 29 mai, la question des industries créatives a aussi été mise sur écran ce vendredi.
L’objectif visé par la session était de réfléchir sur la façon d’améliorer les chaines de valeurs de la mode en Afrique en s’appuyant sur le talent, la créativité et les débouchés commerciaux qu’offrent le continent, tant au niveau régional que mondial, où la demande pour la mode africaine est croissante.
Une initiative que s’engage à soutenir la Banque Africaine de Développement (BAD) à travers sa cellule genre par le soutien à l’intégration régionale et mondiale du textile et de l’industrie du vêtement, en collaboration avec les grandes entreprises mondiales et africaines, la mise en valeur du contenu local et la création d’ opportunités d’emploi pour les jeunes, dont majorité sont des femmes.
Pour mieux étayer la question, des experts de l’industrie de la mode, notamment Mme Fatoumata Ndiaye, Directrice, JUMIA Nigeria ; M. Gilles Touré, Styliste ivoirien ; Mme Sophie Zinga, Styliste sénégalaise ; M. Sam Mensah, Fondateur Kisua et bien d’autres intervenants ont débattu du rôle central de l’industrie de la mode, en termes de création d’emplois, notamment pour les jeunes et les femmes, de croissance économique et d’intégration régionale.
Pour les panélistes, il faut que le système financier croie en l’industrie de la mode, car la création en elle seule ne suffit pas, il faut une industrialisation, un financement à grande échelle.
Ils soutiennent également que les jeunes africains sont talentieux mais ils ne sont pas soutenus.
En europe, aux Etats-Unis, beaucoups de créateurs africains sont victimes de vol, on voit beaucoup d’œuvres africaines dans les grands défilés sans que ces œuvres ne soient brévétés. Il faut que les œuvres soient géographiquement identifiées. Donc un accent doit être mis sur la formation, pour que les auteurs apprennent comment protéger leurs créations.
De la question de propriété intélectuelle
Pour la styliste sénégalaise Sophie, dans son pays, elle arrive à protéger sa collection mais pas dans le reste du monde, parce qu’elle ne sait pas comment protéger son label au niveau mondial.
Gilles TOURE styliste ivoirien a quant à lui soutenu que les designers sont des artistes, ils ne pensent qu’à créer mais il ya un manque d’organisation, de protection des œuvres. C’est aussi une question de budget.
Pour une autre intervenante, il ya un fossé entre l’offre et la demande, et on arrive pas à savoir exactement combien d’articles sont vendus par manque d’un système de traçabilité.
L’autre facteur est le Marketing, sur le plan local, les médias font plus de publicité des produits internationaux. Il faudrait qu’on s’implique à ce que les médias s’intéressent davantage aux produits locaux.
Il y’a aussi un problème de logistique, comment faire parvenir nos produits aux publics au lieu de se limiter à une ou deux boutiques mais aussi un problème de coût car il faut que le client puisse se procurer du produit à un prix raisonnable
Les designers africains sont confrontés à plus de difficultés : gestion, marketing, logistique…. ‘’Si nous avons un appui financier, nous pouvons redistribuer ces travaux à d’autres.’’ Ont tèol souhaité.
L’AGOA par exemple existe, mais beaucoup de styliste l’ignore. Il ya aussi un problème d’accès à l’information.
De la question de la formation
Gilles TOURE pointe du doigt les écoles ‘’il faut qu’il y ait une formation adéquate car meme si nous avons une industrie de la mode, il serait difficile d’avoir des gens formés. Les écoles de formation ne mettent pas en pratique la formation. Aujourdhui même si on reçoit des stagiaires qui ont suivi 3 ans de formation, ils n’arrivent pas à monter une jupe droite’’.
De professionnalisation et la structuration de l’Industrie de la Mode
Le monde de la monde a besoin d’un environnement propice, un financement, il faut que la BAD ait des partenariats avec les Gouvernements pour un investissement dans le domaine. Il faut une interaction entre les Instituts de formation, des investissements,…..
Egalement panéliste, l’Administratrice chargée du développement du Programme ‘’Ethnical Fashion Initiative’’ du centre du Commerce International, Mme Nicole Pitter Patterson, a indiqué qu’il existe dans leur centre, des incubateurs pour les designers. ‘’ nous essayons de leur permettre d’exposer dans les défilés. Nous travaillons avec des cabinets juridiques pour que les designers comprennent les droits de la propriété intellectuelle’’.
Plus loin, elle soutient que la mode est liée à la croissance inclusive, car cela aide une partie de la population à investir dans ce domaine.
‘’Les gens aiment se rejouir à dire qu’ils portent des chaussures, d’Italie, de France alors que le cuir avec lequel ses chaussures sont faites, viennent d’Afrique. Il faut que nous portons africains’’.
eraldine Fraser-Moleketi
Pour conclure, Mme Geraldine Fraser-Moleketi, Envoyée spéciale pour le genre de la BAD a lancé un appel aux autorités de promouvoir leurs textiles locaux, car il est inconcevable que dans les grandes rencontres et réunions, l’on ne se sente bien habillé qu’une fois vêtu de costumes ou de vêtements venus d’Europe ou des autres continents. ‘’Moi je ne me sens pas du tout habillé négligé lorsque je suis en pagne africain pendant le conseil d’Adminisration, au contraire, c’est une façon pour moi de m’affirmer’’. A-t-elle conseillé.
Retrouvez les tweets sur la session aux hashtags suivants:#AfDBAM2015 #FASHIONOMICS
Depuis Abidjan
Fatoumata Chérif
Africa224.mondoblog.org
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