Économie/Mines: Le Vice-Président du Groupe RIO TINTO Alan DAVIES à Conakry

24 février 2015

Économie/Mines: Le Vice-Président du Groupe RIO TINTO Alan DAVIES à Conakry

M.Alan DAVIES, Vice-Président du Groupe RIO TINTO. Photo: Fatoumata Chérif
M.Alan DAVIES, Vice-Président du Groupe RIO TINTO. Photo: Fatoumata Chérif

Après sa participation au Forum minier d’Indaba tenu en début février à Cap Town (Afrique du Sud), le Vice-président du Géant minier Rio Tinto,  Alan Davies s’est rendu à Conakry ce vendredi 20 Février pour rassurer le Gouvernement et ses partenaires par rapport au lancement prochain des travaux d’exploitation du minerai de fer de Simandou dont l’exportation du premier tonnage  est prévu  dans trois (3) ans soit à fin  2018.

A son arrivée, le Directeur Général du Département  « diamants et minerais » et sa suite,  a été reçu en audience par le Ministre d’Etat chargé des Mines et de la Géologie, Kerfalla Yansané et le Président de la République Chef de l’Etat, le Pr Alpha Condé avant d’animer un point de presse au Département.

Revenant sur l’objet de sa visite,  M. Alan Davies, a indiqué: ‘’Il est absolument nécessaire que nous puissions faire venir en Guinée les contractants, les sous-traitants éventuels du projet. Nous pensons que la situation se stabilise à ce propos et les entreprises ne sont pas prêtes pour venir. Mais nous travaillons d’arrache-pied pour qu’elles puissent venir afin que nous puissions mener à bien l’étude de faisabilité’’ a t-il souligné.

Poursuivant, M. Davies a transmis la compassion de son Groupe à la crise sanitaire qui touche la Guinée depuis environ 14 mois, l’épidémie de fièvre hémorragique à virus EBOLA.  Une épidémie qui freine la poursuite des activités minières.

Pour sa part, Le Ministre d’Etat chargé des Mines, Kerfalla Yansané a décri le paysage des Mines avant l’apparition du virus EBola qui est venue impacter négativement toutes les activités socio-économiques du pays.

Recouvert de son manteau de technicien, Kerfalla Yansané a décri le projet Simandou dans ses différentes phases: de la signature du cadre d’investissement le 26 mai 2014, son adoption par le parlement et sa ratification, à  son impact économique pour l’État, ses retombées pour les guinéens.

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Coup de mains chaleureuses entre Kerfalla YANSANE et Alan DAVIES. Photo: Fatoumata Chérif

‘’Je me suis personnellement rendu au siège de Rio Tinto à Londres pour constater l’état d’avancement du projet. J’avoue que j’étais impressionné par  le travail que j’ai trouvé sur place. Du fait que malgré Ebola, le projet continue à être entretenu par des ingénieurs qui travaillent nuit et jour sur les mines, le chemin de fer et le port.  Également, c’est dans le même cadre que j’ai rencontré récemment à Cap Town lors du Forum d’Indaba, Alan Davies avec ses collègues pour faire le point sur le projet.  Ce 20 février, il se trouve à Conakry pour pouvoir apporter des mots d’espoir aux populations et leur dire que le projet n’est pas mort. Une manière de montrer qu’en dépit d’Ebola, l’engagement de toutes les parties est là’’ a ajouté Kerfalla.

Répondant aux questions du panel de journalistes, Alan Davies a souligné que le Groupe Rio Tinto a pour priorité de mener à bien l’étude de faisabilité du projet et explorer des possibilités de financement pour la construction du projet. Ce qui, pour lui est primordiale. D’où sa visite en Guinée, pour montrer au Gouvernement et à ses partenaires, l’engagement du géant minier à progresser sur ce projet le plus rapidement que possible et de façon précise.

 ‘’Le projet Simandou est un projet énorme, c’est le plus grand projet minier et d’infrastructures en Afrique, peut-être l’un des plus grands dans le monde. Il est tellement complexe que nous ne voulons pas faire les choses à moitié et ne voulons pas bâcler le travail. A cet égard, il est vraiment important que nous puissions suivre les étapes de façon très précise. Nous passons beaucoup de temps à travailler avec nos partenaires. Notamment avec le gouvernement via le ministre des Mines pour qu’il comprenne l’avancée des travaux et comment nous pouvons continuer à progresser sur ce projet’’.

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Aperçu de la salle

Le projet d’exploitation du minerai de fer du Mont Simandou dont la convention a été  signée  en 2014 entre la Guinée et ses partenaires RIOTINTO, CHINALCO et La SFI (Société Financière Internationale),  est  considéré comme le plus grand projet intégré jamais développé en Afrique, combinant un gisement de minerai de fer et des infrastructures ferroviaires et portuaires. Il permettra à la Guinée d’engager une transformation en profondeur de son économie.

Le projet Simandou comprend :

-Un gisement de fer de classe mondiale dans le périmètre Simandou avec plus de 2, 25 milliards de tonnes de réserves de fer estimées, de haute qualité (teneur moyenne en fer de 62%) ;

-Une nouvelle voie de chemin de fer, le trans-guinéen, d’une longueur d’environ 650 KM, reliant le Sud-est de la Guinée jusqu’à la côte tout au long d’un « corridor de croissance sud » ;

-un nouveau port en eaux profondes, construit sur la rivière Moroboya, qui sera le premier à offrir un accès aux de grande taille en Guinée.

C’est un  projet de grande envergure qui nécessite un investissement massif  des partenaires du projet ainsi que des investissements internationaux.

« De solides bases légales et commerciales sont nécessaires pour mener à bien, le projet et exploiter au mieux les opportunités commerciales pour la Guinée. Ces bases sont posées par le cadre d’investissement (CI) du projet » soulignait le Ministre Kerfalla Yansané lors d’une conférence de presse tenue en Juin 2014 après la validation du projet.

Le cadre d’investissement comprend un certain nombre de documents qui régissent et expliquent les relations et les dispositions commerciales entre les différents partenaires associés au Projet Simandou.

Ces partenaires sont à date : La République de Guinée, Rio Tinto, Chinalco et son consortium de partenaires chinois, ainsi que la Société Financière Internationale. Il est prévu également que d’autres investisseurs internationaux rejoignent les partenaires actuels.

Le contrat d’investissement permettra d’établir des bases juridiques et commerciales stables pour les investisseurs tout en assurant des retombées économiques et financières pour les guinéens. Il se compose de :

-la convention de base amendée (ACDB) qui régit le Projet Minier et s’intéresse en particulier aux activités minières;
-La convention « BOT » (Build Opérate Transfer) qui détaille le processus de construction et d’exploitation des infrastructures. Cette convention permettra au projet de faire naitre des opportunités économiques dans le nouveau Corridor de croissance Sud.

Si toutes les conditions sont remplies, la Guinée pourra acquérir jusqu’à 35% de la mine Simandou sur une période de 20 ans et recevoir des dividendes.

Les retombées conséquentes peuvent être estimées à 100 MTPA au prix du minerai de 100 dollars US par tonne soit environ 350 millions de dollars US.

Parlant de l’engagement des partenaires en matière d’environnement, les autorités ont rassuré que  les normes environnementales seront respectées conformément aux standards internationaux. Il s’agira de prévenir et atténuer les impacts que le projet est susceptible d’avoir sur l’environnement car la zone du projet est un  »Haut Lieu » de biodiversité.

Mt Simandou-Guinée
Mt Simandou-Guinée

Pour réduire l’incidence sur la biodiversité au terme des opérations, en minimisant les impacts du projet et de contribuer à la préservation de la biodiversité,  plusieurs spécialistes vont apporter leur expertise à la question. Il s’agit de: Conservation Internationale, Flora and Fauna International, Guinée Ecologie, L’Union Mondiale pour la Conservation de la Nature (UOCN), Birdlife International et la Fondation Royale des Jardins Botaniques de Kew.

Des études préalables ont été réalisées notamment:
-l’Etude de l’impact environnement et social (EISE) en 2012 par les partenaires du projet ce qui a permis de recueillir l’avis de 10 000 personnes composées de représentants des autorités locales et régionales, des chefs de village, des entrepreneurs locaux, des représentants d’associations et communautés locales.

-La Cogestion et le plan d’aménagement de la forêt classée du Pic de Fon, une zone reconnue internationalement comme une zone clé de biodiversité;

-La protection des chimpazés par l’exclusion d’une partie du corps du minérai de cette zone des activités minières primaires au versant Est de la crête de la montagne de Simandou;

-Des relevés botaniques, par l’identification depuis 2004 de 2000 espèces de plantes et environ 600 espèces d’animaux dans la zone du pic ainsi que la zone minière du Simandou où un certain nombre de projets sont en cours.

D’autres parts, plusieurs programmes sont à destination des communautés de la zone d’exploitation dont entre autres l’établissement de fortes relations, le soutien aux initiatives locales selon une approche de développement durable que les partenaires du projet s’engage à respecter; le relogement et l’indemnisation des déplacés par la mise en place du PARC (Plan d’Action de Relogement et de Compensation); le recensement de 300 sites culturels; le développement social et économique dans les communautés locales; l’initiation de projets agricoles ainsi que des campagnes de sensibilisation contre les IST/VIH/SIDA et le soutien à l’alphabétisation; aux petites et moyennes entreprises, la construction de routes, et des programmes participatifs pour la gestion de l’eau.

En terme d’emploi, 18 000 emplois seront crées en phase d’expérimentation et 45 000 en phase d’exploitation.

Par rapport à l’utilisation du chemin de fer qui sera mis en place, une convention a été signée afin qu’elle soit multi-usages (autres usages que minier). Un régulateur indépendant sera trouvé pour la gestion de ce chemin de fer.

Le Président du Groupe Rio Tinto Sam Walsh lors de sa visite en Guinée.
Le Président du Groupe Rio Tinto Sam Walsh lors de sa visite en Guinée.

La convention entre les deux parties (gouvernement guinéen et partenaires)  provient de l’utilisation du Code de 1995 qui ne prévoyait pas la participation de l’État et ceux de 2012 et 2013 qui prévoit 8 ans d’exemption d’impôt sur le bénéfice et 0, 25% sur les taxes de l’ensemble du projet.

Par Chérif Fatoumata

africa224.mondoblog.org

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